Des mains qui font un accord sur un manche de guitare électrique

Mes premiers aléas avec ma guitare

Nous étions arrivés au mois de mai…

Plus qu’un mois et demi avant la fin des cours de guitare et le mois de mai à Toulouse est vraiment bien car il n’y a plus personne…

On dirait que la vie s’était arrêtée, donc, j’en profitais pour me promener et aller me chercher un jeu de cordes, bah ouais ! J’en avais cassé une, bon cette fois-ci, pas comme la première fois quand je commençais la guitare et que mon accordeur était en position B, il y avait plusieurs positions, Ukulélé, Basse, Guitare et pour finir Chromatique…

Comme j’étais en mode basse, je tournais, encore et encore jusqu’au dénouement final : la corde cassée… Là, je fais le compte rendu à ma mère qui, furieuse, me dit : « Tu ne crois pas que je vais aller à Toulouse pour te chercher une corde de guitare ! »

Bien entendu, la gentillesse de ma mère la contredit rapidement sur le champ !

Elle me dit sur un ton sec : « Donne-moi bien le nom de la corde pour ne pas que je me trompe car je n’y reviendrai pas… »

« C’est la corde de Mi aiguë, maman, merci. »

J’aimais les formules de gentillesse autoritaire de ma mère…

Je rentrais dans le magasin, je faisais un petit tour pour regarder les guitares, pas n’importe lesquelles… Master Builder et Custom Shop, j’aimais ces guitares où il y avait de toutes jolies peintures magnifiques et celles toutes abîmées à des prix allant de six mille euros à dix mille !

Ça me faisait délirer, certaines paraissaient avoir fait des tournées mondiales, ayant subi les aléas de la route, des concerts, du temps qui passe et non, elles étaient bien neuves, bien bichonnées par les meilleurs luthiers du monde…

Un truc de ouf !

De toute façon, j’étais enfin sevré depuis mon joli cadeau de Noël, ma Gibson Les Paul.

Je sortis du magasin, jeu de cordes en main, descendais au jardin des plantes, m’asseyais sur un banc pour prendre un peu le soleil et changer mes cordes avant d’aller à mon cours.

Mon prof n’était pas parti en vacances pour les viaducs du mois de mai. Oui, je disais viaduc car il y avait cinq jours haha !

Il m’avait proposé un cours…

J’entrais dans l’arène de l’écoute, Valentin me faisait une rythmique à la guitare et je devais la reproduire en suivant…

C’était passionnant, les débuts étaient chaotiques, les vagues de pensées emportaient tout au passage.

Il me disait que nous avions été éduqués à penser et là, le but était de rester centré ! Pas besoin de se dire quoi que ce soit ! Juste écouter !

Cela paraît simple, juste écouter…. Ça ne l’est vraiment pas ! Par contre, aujourd’hui, j’ai bien compris la dictature du bien-être… Je dis la dictature du bien-être, car, au début, ça ne va jamais, mon prof toujours en train de me dire, ce n’est pas bien, il y a ci, il y a ça, etc., etc…

Pour qu’à la fin se taise la petite voix intérieure à laquelle nous n’avions même pas conscience…